Etape 21 - Everest Base Camp - Envol pour Lukla et début du trek
Samedi 11 novembre 2017. Le trek pour l'Everest Base Camp*** commence véritablement ce matin. Et au pas de course. Lever 4 h 30. Ram vient nous chercher au bout de la rue de notre hôtel pour nous emmener jusqu'à l'aéroport de Katmandou. Nous avons un avion qui décolle à sept heures pour Lukla. ça ne vous dit pas grand chose, bien sûr, mais pourtant Lukla est réputé dans le monde entier... Et pour cause. Il est l'aéroport le plus dangereux au monde. 500 mètres de piste, une pente de 12° et tout au bout de la piste, un épais mur en béton. Le seul moyen de se poser ici, c'est d'atterrir à vue et au jugé. En mai dernier, 25 personnes y ont encore trouvé la mort...

Ok, passé ce petit détail, nous voilà arrivés à l'aéroport de Katmandou. Et là, c'est une pagaille comme je n'en ai jamais vue dans un aéroport. Un minuscule terminal permet de se rendre à peu près partout dans le pays. Deux portes d'accès aux pistes, une ruche de voyageurs désorientés, aucun panneau indicateur, aucune zone d'embarquement, des appels en langue népalaise que personne ne comprend... Bienvenue à l'aéroport national de Katmandou. Vive l'anarchie !

Bon, sur la photo, Pierre se retourne et me sourit... Mais quelques minutes plus tôt, son visage était encore défait. Après une fouille un peu légère de nos bagages, nous accédons au terminal. Aujourd'hui, nous décollons avec la compagnie Sita Air. Autour de son comptoir ouvert, c'est une cohue indescriptible. Il faut jouer des coudes pour accéder jusqu'aux deux agents qui organisent (le mot est-il vraiment approprié ?) les départs. Le temps passe. Il est déjà moins dix quand nous parvenons à laisser nos sacs à dos... Le vol est prévu dans dix minutes à peine. Ok, on pénètre dans la zone d'embarquement. Vive l'anarchie. Le temps passe, nous harcelons des hôtesses qui font le pied de grue devant les portes pour savoir si notre avion a décollé sans nous ou pas. Pierre est dans tous ses états. Vol manqué pour Lukla se lit directement sur son visage. Moi, j'attends. Vingt minutes ont passé depuis l'heure prévue pour le décollage... Et brusquement, une hôtesse de l'air vient nous chercher et nous pousse à l'intérieur d'un minibus. Une dizaine de passagers s'entassent à l'intérieur. Pierre retrouve le sourire. Vita Bella !

Mais nous ne sommes pas encore au bout de nos peine. Le minibus parcourt encore bien deux kilomètres avant d'atteindre une petite piste secondaire de l'aéroport de Lukla. Un bimoteur de type Dornier 228 attend à côté de la piste. Le temps pour le pilote de faire le tour de l'avion, d'inspecter la carlingue, et nous montons à bord. Une hôtesse de l'air nous offre des bonbons. Service de bord impeccable !

Bon, autant le dire tout de suite, du vol pour Lukla, je n'en verrai pas grand chose. Les réveils à 4 heures du matin, ce n'est vraiment pas fait pour moi. Envie de dormir et de me reposer un peu avant d'attaquer le trek. Quand j'ouvre enfin les yeux, nous sommes au-dessus de la chaîne de l'Himalaya. Extraordinaire. J'ai peine encore que ce soit vrai. Il faudrait me pincer pour le croire. Je vole au-dessus de l'Himalaya ! Merde alors ! C'est carrément fantastique.

Malgré tout, la fatigue est la plus forte... et je finis par m'endormir ! Je dois être un des seuls passagers au monde à pouvoir m'endormir entre Katmandou et Lukla ! La plupart des gens écarquillent les yeux de bout en bout et redoutent l'atterrissage sur la piste la plus dangereuse du monde. Du coup, c'est justement l'atterrissage qui va me réveiller. Les roues touchent le sol violemment et le pilote freine à mort. La piste inclinée à 12° prend ici tout son sens. Le mur en béton qui termine la piste aussi. Derrière lui, c'est le vide et une mort assurée. Mais pour nous, tout va bien. Pierre devant moi pousse un grand ouf de soulagement et affiche un large sourire. Bienvenue à Lukla !


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